Les couleurs du silence

Chapitre 5

février 2020

Voyage dans le Terengganu 

Ce matin, ma propriétaire me propose une excursion à Kuala Terengganu en compagnie de ses amis. À 8h30, elle passe me prendre devant chez moi.

J’ai une raison particulière d’attendre cette visite avec impatience : l’un de mes tableaux, La danse des âmes, y est exposé. L’événement se déroule dans un lieu d’exception, au sommet du nouveau pont qui enjambe le fleuve. Suspendue entre ses deux immenses tours, la salle d’exposition offrirait une vue spectaculaire. J’ai hâte de la découvrir.

En bonne Occidentale, j’ai calculé le temps nécessaire pour l’aller-retour, la visite et une pause déjeuner. D’après mon estimation, nous devrions être de retour au plus tard à 15 heures.

Kuala Terengganu est à une centaine de kilomètres de Paka. Heureuse de quitter mon atelier pour une journée d’évasion, je suis prête bien avant l’heure convenue. Amirah, ma propriétaire, arrive ponctuelle. Je monte à bord, ravie de la retrouver.

Avant de prendre la route, nous faisons un détour par Lily Froz, où ses amis nous attendent. Un Australien ainsi que Lily se joignent à nous. Les deux enfants d’Amirah, un garçon et une fille, prennent également place dans la voiture.

À neuf heures, la voiture, désormais bien remplie, s’élance enfin vers Kuala Terengganu.

À peine deux kilomètres parcourus, premier arrêt d’une longue série. En bord de route, un restaurant malais en plein air nous invite à un petit déjeuner improvisé.

Je n’ai pas faim, mais je me force à goûter les keropok et les kueh commandés, ainsi que d’autres spécialités locales. Autour de la table, les discussions vont bon train. Je ne saisis pas tout, mon malais est encore hésitant. Pourtant, je suis fière de moi : j’ai appris cette langue presque seule et, même si je peine encore à m’exprimer, je parviens à suivre l’essentiel des conversations.

Avec mes amis malais, dans le restaurant en bordure de route

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